✍️Mis à jour le 27/12/2024
Le traitement hivernal contre le varroa est devenu une étape indispensable pour maintenir une ruche en bonne santé. L’intervention est réalisée en plein hiver pour profiter de l’absence de couvain, en tous cas dans ma région, à proximité de Strasbourg.
Je réalise mon traitement avec le Varromed, un mélange d’acide formique et d’acide oxalique, permettant de cibler les varroas phorétiques, ceux qui se trouvent sur les abeilles. Mon protocole de traiement a été complété cette année par des languettes apivar placées au mois d’août, permettant de cibler, en théorie, les varroas présents dans le couvain d’abeilles.
Une saison 2024 sous forte pression du varroa
Cette année, et pas seulement en Alsace, le varroa s’est montré particulièrement virulent. De nombreux apiculteurs signalent des pertes importantes de colonies malgré leurs traitements habituels. Dans ce contexte, où de plus le varroa s’accoutume des traitements conventionnels comme l’Apivar, un traitement hivernal bien réalisé est à mon sens indispensable.
Les signes d'une forte infestation
Les signes d’une infestation importante au varroa sont visibles à l’œil nu : abeilles aux ailes déformées, varroas visibles sur les abeilles (petits points rouges-bruns sur leur dos), couvain irrégulier et mortalité inexpliquée devant la ruche.
C’est souvent au moment du traitement hivernal que l’on découvre, malheureusement, certaines ruches qui se sont effondrées et qui n’ont pas pu résister à cet acarien.
Choisir le bon moment pour le traitement Varromed
Le contexte idéal pour traiter au Varromed :
- ❄️ Une période de deux semaines de froid négatif pour s’assurer de ne plus avoir de couvain dans la ruche
- 🌡️ Le jour du traitement, une température de 4 ou 5 degrés avec du soleil
- ⏰ Un traitement en milieu de matinée, après les températures négatives de la nuit et avant que la grappe d’abeilles se sépare
Une période de froid nécessaire
Le traitement hivernal nécessite une période de froid prolongée, idéalement deux semaines de températures proches de 0 degrés ou négatives. Ce froid est crucial car il garantit l’arrêt de ponte de la reine et donc l’absence de couvain dans la ruche. Sans couvain, tous les varroas sont forcés de se réfugier sur les abeilles, les rendant vulnérables au traitement.
Le comportement de la reine peut dépendre aussi de la race, une reine carnica stoppant plus facilement la ponte qu’une reine Buckfast qui a tendance à pondre toujours quelques oeufs malgré le froid.
Avant que les jours ne rallongent
Le plus souvent, la période de Noël répond à ces exigences en termes de météo.
L’autre point important est de ne pas attendre trop longtemps après le soltice d’hiver. Une fois que les journées rallongent, la reine va immanquablement avoir envie de reprendre sa ponte.
Application du traitement hivernal
La préparation du matériel
Pour un traitement efficace et en sécurité pour l’apiculteur, il est essentiel de préparer :
- Votre protection : des gants jetables en nitrile.
Avec le Varromed en dégoûtement, il n’est pas nécessaire de porter un masque. - Le Varromed à 40 degrés dans l’idéal, pour une meilleure application
Le protocole de traitement
Pour chaque ruche, la notice du Varromed préconise d’appliquer 5ml de produit par ruelle occupée. Le Varromed doit être déposé directement sur les abeilles.
Cette année, vous pouvez voir sur la vidéo en début d’article que j’ai effectué ce traitement en même temps que le retrait des languettes Apivar, ce qui n’est pas idéal pour un bon dégoûtement du produit. Il vaut mieux retirer les languettes avant et passer le Varromed ensuite.
L’intervention doit être rapide pour éviter que la grappe d’abeilles ne se disperse pas, tout en restant méthodique pour assurer une bonne répartition du produit.
Il n’est pas nécessaire d’enfumer les abeilles pour le traitement, cela pourrait les déranger encore plus, le traitement à l’acide oxalique étant en lui-même déjà très intrusif.
Suivi post-traitement
En raison du double traitement Apivar + Varromed, le comptage des varroas morts sur le plateau de contrôle n’est pas un indicateur fiable de l’efficacité du Varromed seul.
Un fort nombre de varroas sur le fond de la ruche peut indiquer un traitement efficace du Varromed, mais cela peut aussi signifier que la ruche est trop infestée et que le traitement de fin d’été n’a pas été assez efficace ou trop tardif.
En conclusion, le traitement hivernal est essentiel contre le varroa
Le traitement hivernal est une étape clé dans la lutte contre le varroa, à la fois pour s’assurer de la bonne santé des abeilles d’hiver, mais également pour permettre à la colonie de bien reprendre au printemps.
Bien que j’utilise le Varromed, d’autres médicaments disposent d’une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour le traitement hivernal : l’Api-Bioxal (acide oxalique) ou le Oxybee (acide oxalique dihydrate). Il est recommandé d’utiliser uniquement des produits avec AMM pour garantir leur efficacité et la sécurité des colonies.
Notons que ces traitements ne sont pas sans risques pour la reine et que, dans de rares cas, elles puissent ne pas supporter le traitement. Néanmoins, le rapport bénéfices / risques est largement en faveur de ce traitement hivernal contre le varroa destructor.